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mardi, juin 06, 2006

Ruth 66

Ma chère Ruth.


Cela fait des mois que je suis au front, loin de toi ma douce. La guerre a éclaté (aie) à l’instant précis où j’ai su que tu étais la femme de ma vie. Avant bon, je t’aimais bien mais sans plus, t’as des fesses plutot pas mal et tu sais préparer le lapin aux pruneaux sans les mains, mais à part ça, bon, Voilà quoi.


J’ai été gravement blessé cette semaine, à la cuisse gauche, en trébuchant sur mon assiette de potée aux légumes que j’avais oublié de ramasser. Je souffre beaucoup. Tu me manques tellement. Je donnerais tout pour être avec toi, même ma collec’ de smarties bleus.

Demain je retourne dans les tranchées. J’ai peur. Un jour Pierrot m’as montré son ongle incarné à l’orteil gauche, j’ai cru que j’allais faire un malaise.


L’adjudant-chef m’a dit que j’étais une tapette. Je n’ai pas compris ce qu’il voulait dire. Les autres copains m'ont dit que c'était un mot d'adjudants-chefs et que je ne pouvais pas comprendre. Le soir Martin a fait semblant de se tromper de lit dans le noir et il est venu me rejoindre dans mon sac de couchage. J’avais un peu trop chaud alors je lui ai demandé de s’en aller.

Ma mère devrait t’apporter un gâteau aux poires cette semaine. Je sais qu’elle ne t’aime pas trop trop, soit prudente mon amour, surtout avec les amandes grillées, si elles sentent le
Destop, surtout ne les mange pas.

Au fait, je t’ai fabriqué un panier en rotin avec de la vraie corde de tente pour ton anniversaire. J’espère que tu l’aimeras.


A bientôt mon ange,


Bizoo, jte kiffe trop !!!


Ton Vladislaw